En magasin, il devient de plus en plus difficile de trouver du miel « origine France ». Et pour cause : la production de miel français baisse inexorablement, avoisinant les 10 000 tonnes annuelles contre le triple dans les années 1990. Pour répondre à la demande croissante des Français (40 000 tonnes de miel environ sont consommées chaque année), les professionnels doivent importer en masse, d’Europe et d’Asie surtout. « Ainsi les miels d’acacia sont principalement issus d’Europe de l’Est et les miels de tilleul, d’Italie, explique Henri Clément, secrétaire de l’Union nationale des apiculteurs français. Mais en grande distribution, les multifloraux à bas prix dominent et peuvent venir d’Asie, d’Ukraine ou encore d’Argentine. » Il s’agit généralement de miels d’assemblage, pour lesquels le producteur peut se contenter d’indiquer sur le pot « issus de différents pays extra-communautaires ».

La réglementation européenne est en effet peu contraignante : s’il y a plus d’une origine géographique, la précision des pays producteurs n’est pas obligatoire.

Du miel reconstitué avec du sirop de Maïs

Or différentes études, comme celle de la Répression des fraudes parue en 2015, arrivent au même constat : la fraude telle que la falsification sur les miels premiers prix, notamment ceux qui sont importés, est de grande ampleur. « Certains miels chinois sont reconstitués artificiellement avec des sirops de maïs ou de riz, et avec une petite proportion seulement de miel, dit Henri Clément. Les laboratoires sont très performants, au point de rendre cette fraude indétectable par les analyses de routine. » En attendant que les contrôles se renforcent au niveau européen, le plus sage est de privilégier les miels affichant une seule origine. P